Bilan radio d’une vraie rando
Finies la motoneige et les « randos à l’américaine »… c’est parti pour une vraie sortie avec de la poudreuse parfois jusqu’aux genoux ! Moins bêtes que nous, les locaux sont partis en skis de fond. Résultat : la petite ballade de 16 kilomètres aller retour devient vite pour nous une véritable expé. Par moins 30, avec nos barbes toutes gelées, on se transforme rapidement en Père Noel… et la montre de Pierre est même victime du froid, devenant de plus en plus embuée à mesure que le thermomètre descend. Pour nous, lors de l’ascension, les pauses de récupération sont courtes : pas question de geler sur place ! Des efforts donc, mais au milieu des pins et bouleux couverts d’une épaisse couche de neige, on apprécie et profite de cette nature sibérienne si loin, si propre, si pure… Depuis la désormais légendaire soirée inaugurale, nous avons bien sympathisé avec Monsieur Chevalier et son équipe… son clan à la Tontons Flingueurs, pourrait-on même dire !Revue d’effectifs disponible en version audio ci-dessous. Un premier bilan de notre séjour à Luzhba et un récit à chaud… par moins 30°C ! (environ 5 min 30)
Et de nouvelles photos de Sibérie disponibles sur picasa
Pierre et Yogui
En montagne, pour jouer « Les Aventuriers de la Sibérie Perdue »
Encore un peu sous le choc de notre rencontre avec le Père Pavel, devenu pour nous le « PP », nous embarquons au petit matin dans un train, direction Luzhba, un coin perdu au milieu des montagnes de Sibérie. C’est bien simple : le train reste le seul moyen de transport pour rejoindre ce « coin de paradis », comme il nous l’a été présenté. Prometteur et hors des sentiers battus, comme on aime. Poudreuse jusqu’aux genoux dès la descente du wagon, on a du mal suivre notre guide récupéré dans le train, qui, lui le malin, va à skis… Mais l’aventure est déjà là et c’est tant mieux… et pas tout ! Sur le bord de la rivière, un radeau de fortune nous attend avec une équipe de « passeurs » rodés à l’exercice de la traversée de la rivière… Une autre équipe nous attend : deux journalistes TV qui vont nous suivre toute la journée !
Radeau, motoneige et vodka : Bienvenue chez Monsieur Chevalier
Accueillis chez Monsieur Mikhail Mikhailovitch Chevalier, la journée se prépare, et on comprend par nous même qu’ici, quand on parle température, on néglige le signe négatif, forcément de rigueur… C’est parti pour une « rando à l’américaine » par un bon petit dix, comme disent donc les locaux. On découvre une région magnifique et préservée…
Histoire de 24 heures à Novokuznetsk avec le Père Pavel !
Arrivés très tôt à Novokuznetsk, on se réveille et restaure dans une cantine locale. Juste le temps d’avaler un café-soupe et de noter qu’en indoor, les jeunes d’ici portent le bonnet au dessus des oreilles et c’est déjà l’heure de notre rendez-vous avec le Père Pavel, un ami scout du « PE » de Kemerovo. Au téléphone, le Père Pavel nous a assuré que nous n’aurons pas de mal à le reconnaître. Effectivement, comme le souligne Yogui, il arrive « déguisé en tenue de bondieuserie orthodoxe », avec bonnet violet, et longue robe de chambre aux bordures dorées, limite bling-bling !
Une fois chez lui, il repasse sa tenue civile, et nous présente rapidement sa femme Maria et leur fille Lisa. Thé et petits gâteaux nous sont offerts, conformément à la tradition russe.
La collation terminée, le Père Pavel, qu’on appelle déjà entre nous le « PP », éteint l’ordi où tournent des jeux de stratégie, époque médiévale… il nous explique qu’en ce moment il mène une campagne militaire au pays basque et que son armée parle français ! Un clic, pour une petite démonstration et il est temps de filer !
Entre le PC et Napoléon, voilà le « PP » !
Le « PP » nous propose une visite de sa ville natale. On n’est pas long à comprendre que c’est un passionné d’histoire ! On plonge alors dans l’histoire de Novokuznetsk en grimpant la colline où se situe la forteresse historique… qui domine une ville très industrielle.
NOUVEAU: du son sur le blog! En route vers Novokuznetsk!
Pour inaugurer ce nouveau format sonore, un direct depuis le train qui nous mène de Kemerovo vers Novokuznetsk… Au programme, la découverte des cigarettes à l’effigie de Tonton Staline, le confort d’un train sans résa… et Yogui qui divague !! Attention, il y a de la friture sur la ligne ! En écoute ci-dessous (environ 4 minutes)!
Pierre & Yogui
En VIP à Kemerovo, avec le «PE»… grâce au Père Sergei de Moscou
Direction Kemerovo, en bus pour changer. Petit rappel, à Moscou, nous avions rencontré le Père Sergei chez les bonne-sœurs – pour rattraper l’épisode, lire ou relire l’article. Le prêtre orthodoxe ex-hippy nous avait alors invités à rencontrer son camarade et collègue sibérien, le Père Evgueny – très vite rebaptisé le PE par nos soins. Kemerovo à l’époque nous paraissait bien loin, aujourd’hui nous y sommes. Un simple coup de fil depuis Tomsk a suffit, nous voilà donc invités par le PE.
Le « PE », prêtre et baroudeur
Le PE, c’est le seul barbu au look baroudeur que l’on rencontre à la gare.
Le PE, d’un simple geste de la main – un peu comme Moïse en son temps ouvrait la Mer Rouge – nous ouvre la voie en stoppant net le ballet des Ladas sur le boulevard.
Le PE, il porte la barbe, d’abord parce qu’il est prêtre, et aussi car il a la flemme de se raser, un peu comme nous.
LE KGBZH en action à la cité interdite ou la série B russe du James Bond
Nous sommes sur le point de quitter Tomsk… quand nous découvrons l’existence d’une ville interdite située à deux pas. Seversk, depuis l’époque soviétique, c’est plutonium, uranium et autres dérivés nucléaires à usage civil et (surtout) militaire. Autant dire que visiter la ville pour un étranger à l’époque de Staline comme aujourd’hui reste quasi impossible. D’ailleurs, pendant longtemps, la ville ne figurait même pas sur les cartes. Aujourd’hui, il faut une bardée de tampons officiels pour avoir la chance de passer quelques heures dans cette véritable ville « avec magasins, écoles, parcs, et bibliothèques » nous assure-t-on ! On aimerait bien vérifier par nous même…
Dans un bus, la fine équipe du KGBZH opère un contact avec un agent apparemment double. Une fenêtre pour entrer sur zone semble s’ouvrir à J+1. Rendez-vous est donc pris. L’opération Kufoiré est lancée. Objectif: s’introduire illégalement à Seversk. A l’heure H-1, revue d’effectif avec vérification du matériel : le bout breton, le couteau suisse, l’opinel pour les rations de pâté Hénaff (au cas où), la boussole, la lampe frontale, et le Gwenn-ha-du … tout est dans le barda ! L’agent 0035 et l’agent 0029 sont fins parés !
Et même des James Bond girls en talons !
Au point de rendez-vous, premiers soupçons : notre contact est accompagné… de deux individus de sexe féminin en talons. Les agents très spéciaux du KGBZH avaient une image un peu différente des James Bond girls russes. Qu’importe, au moins c’est sûr, on restera focalisés sur notre mission !
En coloc étudiante à Tomsk
D’aucuns diront que notre séjour à Tomsk s’est limité à une pause festive et principalement nocturne – un grand « guliat », autrement dit. Une virée à Tomsk, aussi nocturne soit-elle, reste une sortie piste par rapport au tracé du Transsibérien. On sort donc aussi – un peu – des sentiers battus, et ce, de façon plus agréable qu’à Tobolsk.
Bienvenus chez les étudiants !
Certes, on ne peut pas le nier, Tomsk la très estudiantine, nous a bien plu. Elle a su même nous séduire. Formidablement accueillis dans une coloc canado-franco-suisse, nous nous sommes sentis bien vite à l’aise pour découvrir la ville de jour, comme de nuit.
Tomsk, on nous le fait vite comprendre : c’est la Sibérie ! Les gens sont d’abord Sibériens, et ensuite éventuellement Russes - un peu comme la relation des Bretons avec la France, en somme.
Arrivée à Tomsk : on fonce, direction le centre. Facile à trouver : on descend l’avenue Lénine, puis on tourne sur la Karl Marx. Pas compliqué, c’est souvent comme ça en ex-URSS. C’est le matin, et un petit casse-croûte s’impose. Un parc enneigé en face de l’université : c’est l’endroit idéal pour un petit pique-nique. Au menu : cornichons russes, saucisses, fromage fondu et pain ! La classique !
En tournée express à Tobolsk !
Tobolsk… tout le monde nous demande pourquoi ce choix. Nous, on répond, comme souvent pourquoi pas. Y’a rien à y faire, paraît-il, sauf pour ceux qui déclinent l’orthodoxie de façon religieuse. Bref, on s’offre une escapade hors des sentiers battus, s’écartant pour un temps de la fameuse ligne du Transsibérien. Tobolsk, c’est aussi, selon nos informations, de mignonnes maisons en bois, si typiques de la Sibérie.
Au matin, à la descente du train : l’impression est tout autre. C’est un véritable retour en URSS. Une immense gare froide, vide, grise avec les signes, les slogans, les mosaïques et autres fresques à la gloire toute entière du pays du marteau et de la faucille. Un seul exemple : ici, au guichet, le client/consommateur est toujours considéré comme un Tovarish (camarade, en russe). Nous avons déjà décrit tout cela en détails en anglais sur le site de Open it ! UA…
Tobolsk : sa gare rouge et son Kremlin blanc
On essaie de ne pas trop s’attarder dans la gare, lugubre au possible. Après enquête, on découvre que le centre ville est à plus de 10 kilomètres. Qu’importe, on saute dans un minibus déjà surchargé. Yogui, plié en deux, a le tête qui tombe juste dans le sac cabas de sa voisine. Très vite, son nez fin tire l’analyse suivante : la dame fait dans le poisson, ou au moins a un mari pêcheur ! Vingt minutes plus tard, il sort du minibus verdâtre… Apparemment le poisson n’était pas très frais, malgré une température externe propre à la congélation.
Une famille en or à Iekaterinbourg
Séduits par l’expérience de vie unique que représente notre séjour au Bolchoy Ural Hotel de Iekaterinbourg, nous sommes néanmoins ravis d’être invités à passer quelques jours avec une famille en or. Radik, Ella et leurs trois filles nous accueillent comme des rois dans leur appartement « remont », c’est-à-dire rénové à l’européenne. Visite de la frontière Europe-Asie, de la dacha en bordure de lac (où nous sommes invités en été pour mieux profiter des barbecues, baignades et jardins)… en peu de temps ils nous offrent un programme complet ! En échange, c’est une soirée crêpes très complète que nous leur préparons ! Un véritable succès (soyons modestes !) avec les crêpes bananes choco chantilly en apothéose ! Seul hic, Pierre, sûrement ému, en oublie le jaune d’œuf dans la complète ! Heureusement, beau joueur, il fera sienne cette galette inachevée !
Tiago les bons tuyaux… les mauvais pneus
A Iekat, comme on dit désormais, nous avons aussi eu l’honneur de faire la rencontre d’un voyageur portugais qui va par le nom de Tiago. Son idée à lui c’est de rejoindre Vladivostok depuis sa ville natale de Porto et ce en Citroën 2 CV. Seul problème, sa deudeuche est tombée en panne, et c’est pourquoi il est à Iekat depuis maintenant… 6 mois. Dans cette ville très étudiante, Tiago semble s’être très vite intégré à la population locale, même sans parler russe, le mot « pivo » (bière) excepté. Devenu une légende (nocturne) dans la ville, il est invité à la télé, et, aubaine pour nous, il connait aussi tous les bons bars et les clubs. Bref il joue à domicile, en attendant de recevoir ses pneus neige pour mieux repartir vers l’Est. Pour suivre son aventure, son site ici.
Pour en voir plus (photos et vidéos) sur sur noytre séjour à Iekaterinbourg, rendez-vous sur le site de Open it ! UA
Pierre & Yogui
The Yekaterinburg show… unexpected and great! – Photogallery
Iekaterinbourg : découverte d’un hôtel ‘Made in URSS’…
On arrive à Iekaterinbourg avec un objectif précis : « se reposer » des aventures oudmourtes et en profiter pour se mettre à jour au niveau de notre boulot pour Open it ! UA
Iekaterinbourg nous apparait comme l’endroit parfait : on n’avait pas prévu d’y faire étape et donc aucun programme ne nous y attend. Première étape : trouver un petit chez-nous à transformer en temps voulu en bureau – impossible de « se faire inviter » chez quelqu’un et de prévoir de bosser en même temps, car le sens de l’hospitalité russe ne laisse pas beaucoup de temps pour cela ! Ainsi nous voilà devant l’entrée de l’hôtel « Bolchoï Oural ». En plein centre ville, mais avec des prix relativement bon marché, le « Bolchoï » nous séduit par son atmosphère post-soviet prometteuse.
On n’est pas déçus : l’hôtel tient toutes ses promesses. De la longue procédure administrative dès l’enregistrement jusqu’au petit déj’ (inclus dans la nuitée !) où il ne faut surtout pas arriver derniers, au risque de devoir disputer le bout de beurre et le reste de conf’ avec un authentique et prévoyant homo-sovieticus qui, loin de tout partager avec son camarade, s’en fourre au contraire plein les poches… Après tout, c’est compris dans le prix, pourquoi se priver ! Reste que Yogui-le-matinal, le petit dej’ au Bolchoï, il le digère mal… Bref, tout ici est une aventure à prendre avec amusement ! Et notre séjour au Bolchoï, loin d’être aussi productif que prévu, nous plaît bien ! Et nous amuse !
Plus en vidéos ci-dessous et aussi sur le site de Open it !
Pierre & Yogui
The Yekaterinburg show… unexpected and great! – Photogallery