Train Dnipro-Kiev ou la découverte du Gouliat ferroviaire
Pour quitter Dnipro, nous avons été accompagnés, à la mode ukrainienne par certains de nos amis. En effet, en Ukraine quand un ami par en train, pour un voyage aussi bien cours que long, il est d’usage de l’accompagner jusque sur le quai de la gare en attendant que le train parte. Un petit groupe nous a donc escortés pour le dernier au revoir. Sur le quai, on cherche la provodnitsa, mais il n’y en a pas… c’est bizarre cette affaire…. quand tout à coup débarque un type d’une trentaine d’année en T-shirt blanc, sans l’uniforme réglementaire. Il prend nos billets et nous indique nos places. On pénètre dans le wagon, et là grosse surprise nos places sont remplies de cadavres de vodka, bières et alcools en tout genres et autres paquets de chips. Pierre trouve la provodnitsa et tape le scandale, ce n’est pas normal qu’un gouliat ait été organisé aux places que nous avons réservés. Le temps de faire un dernier coucou à nos accompagnateurs et tout est rentré dans l’ordre. La providnotsa a passé une soufflante au type en T-shirt qui s’empresse de faire un ménage express… mais oublie de laver la table.
Vladimir l’apprenti, Provodnik en devenir
Une fois installés sur cette table toute grasse, je discute tranquillement avec Pierre, puis cet homme phénoménal au T-shirt blanc vient se joindre à nous. On commence à faire connaissance, mais malgré toute sa bonne volonté pour paraître sobre, on décèle tout de suite qu’il est totalement sec et que c’est très surement lui l’un des auteurs de ce gouliat ferroviaire qui a dégueulassé notre table. On réussi tout de même à échanger, et a apprendre que ce spécimen s’appelle Vladimir, qu’il est originaire de Sébastopol en Crimée, et qu’il apprend donc le métier. On discute et il se rappelle quelques mots de français appris à l’école. Guillaume fait le prof, Volodia/Vladimir/Vova tente de répéter mais il est bien plus efficace quand il s’agit de s’enfiler la bière qu’on lui tend généreusement. Tellement surpris que des français puissent parler sa langue maternelle, il nous invite chez lui à Sebastopol. On lui explique que ça ne sera pas pour tout de suite, mais on note le contact. Sait-on jamais, sur le chemin du retour, on pourrait se faire un petit gouliat ferroviaire avec notre nouvel ami. Yogui se lance dans un véritable interview en slovako-russe qui déstabilise quelque peu l’apprenti-provodnik. A la question : « Ton boulot, ça te plaît ? » Il nous répond plein de bon sens qu’il faut bien gagner sa croute et que peut-il faire d’autre. Il nous confie d’ailleurs que la provodnitsa qui lui a mis une chasse à notre arrivée n’est ni plus ni moins que sa femme. Bonjour l’ambiance dans le couple ! On aurait aimé illustrer ce petit texte d’une photo de notre cher Volodia/Vladimir/Vova, et le rendez-vous avait même été pris, mais bizarrement le lendemain matin, à l’arrivée à Kiev, pas l’ombre de notre ami. Etait-il en phase de récupération involontaire ??? Nous en tous cas, au petit matin, à 7 heures, on était frais comme des gardons…
Yogui & Pierre
Salut et ravi de votre passage a Dnepro.
Bonne route et si vous passez par la gare routiere de Ijevsk, profitez-en, c’est un des rares endroits ou on parle oudmourte ne ville parait-il.